Le Frère Pergentinus, de son nom civil Jules Auguste Faucherand, est né en 1852, à Cluze-et-Pâquier (aujourd'hui La Cluze-Saint-Martin), en Isère. Il est entré au Noviciat de Caluire-et-Cuire en 1866 ; il est professeur au pensionnat « Aux Lazaristes » à Lyon de 1870 et 1889. Il est ensuite professeur au Scolasticat de Caluire-et-Cuire, de 1889 à 1894, et il s’occupe particulièrement de questions relatives à la chimie.
Brillant diplômé de l’Université, il met ses compétences et son savoir scientifique dans la recherche d’une thérapie pour soigner les nombreuses affections de l’époque.
Le Frère Pergentinus constate que les solutions➀ phosphatées, en vogue en 1890, contiennent un dépôt considérable, dangereux pour le consommateur. Il porte tout d’abord son attention sur les sels, base de la solution. Par un travail opiniâtre et de nombreuses expériences, il obtient un phosphate cristallisé, entièrement pur, ne renfermant aucune trace d’acide sulfurique, contenant 75 % de phosphate réel quand les autres produits n’en possédaient guère que 20 à 25 % !
Encouragé par le Frère Publius, Directeur général de la maison de Caluire et par ses premiers succès, il essaye une solution créosotée➁ pour combattre les affections de poitrine. L’extension rapide de cette seconde solution vient justifier sa raison d’être… Aussi est-elle même recommandée aux communautés par les Frères Visiteurs.
Pour assurer la production, le Frère Pergentinus installe un laboratoire, en sous-sol, à l’extrémité ouest du bâtiment nord (appelé « Sibérie ») de la propriété de Caluire.
Les deux produits sont bientôt connus du public qui attendait une autorisation officielle. Elle arrive en 1892 avec le dépôt de la Marque de Fabrique représentant une « étoile surmontée d’une croix, entourée de deux palmes », enregistrée au Greffe du tribunal de Lyon, avec la raison sociale :
« Faucherand, David et Compagnie ».
Le jury de l’exposition nationale de Vichy honore d’une médaille d’argent de première classe le produit. La reconnaissance se confirme en 1893, à l’exposition nationale de Monaco, quand le jury attribue une médaille de vermeil au Frère Pergentinus.
Ces reconnaissances font envoler les ventes ! 10 000 flacons sont vendus immédiatement. On les trouvait à Caluire, à Lyon Pharmacie centrale, rue Sainte-Marie des Terreaux, chez MM. Boissier-Fornier, rue de la Poulaillerie et les autres bonnes pharmacies. Tout allait pour le mieux. Pour satisfaire la clientèle, un laboratoire plus grand, comprenant trois salles, situé à l’extrémité est du bâtiment principal, est aménagé.
(Ci-dessus, deux extraits du tract de présentation des produits.)
Mais cette production exigeait beaucoup de travail et mobilisait beaucoup de Frères... Aussi les Supérieurs estimèrent qu’il était préférable de vendre les formules, la marque de fabrique et tout le matériel. Ce qui fut fait.
Le Frère Pergentinus est envoyé, en 1894, comme professeur au Pensionnat de l’Aigle à Grenoble où il devient sous-directeur en 1898. Il part ensuite en Égypte comme professeur de sciences à Alexandrie, école Sainte-Catherine, en 1900, puis au Caire en 1902. Il fait un bref retour de deux mois à Caluire avant d’être envoyé en Turquie. Il est en communauté au collège Saint-Joseph de Kadiköy (Istanbul) où il enseigne encore avant de mourir aveugle et totalement paralysé le 27 novembre 1920.
Documents du mois déjà publiés(Extrait d'une page publicitaire du journal Le Progrès, du 28/04/1894.)
Ses solutions sont à prendre, selon l’étiquette apposée sur le produit, dans les situations suivantes :