« La Mission pour nous, Frères,
est là où est le pauvre.
Et c’est le milieu dans lequel il vit qui
doit devenir notre école… et non l’inverse ».
➀
Cet élan missionnaire, ainsi exprimé en 1965, va se structurer dans un service d’Institut nommé Secrétariat au Développement en 1969 (SAD, 1969-1979).
C’est l’« ancêtre »
- du Secrétariat missionnaire lasallien (SEMIL, 1979-1990),
- puis du Service missionnaire lasallien, décliné en « Service éducatif des missions internationales lasalliennes » (SÉMIL) depuis janvier 2006.
Un long parcours depuis bientôt 50 ans… et marqué par les personnalités des Frères
Au XIXe siècle, l’Institut s’est peu à peu internationalisé sur les cinq continents, à la demande de diocèses, de fondateurs d’œuvres éducatives, en relais de congrégations missionnaires, ou à la demande du gouvernement français (Orient, Asie…).
Les lois de 1904 ont entrainé un vaste mouvement d’expatriation (2 à 3 000 Frères français) vers l’Orient et l’Amérique latine principalement.
En 1922, les Frères demandent au gouvernement français l’autorisation de fonder une nouvelle congrégation : « l’Institut Missionnaire des F.E.C. » exclusivement consacré à « l’éducation de la jeunesse dans les colonies, les pays de protectorat et à l’étranger ». Une demande qui sera classée sans suites…
L’après-guerre (1945) rebat les cartes des rapports Nord-Sud avec l’éveil des indépendances et des identités culturelles y compris pour les Églises locales.
Il revêt des formes diverses :
Le dynamisme de renouveau de la Mission s’enracine dans ces réalités d’après-guerre où des Frères français partent fonder des communautés en Afrique subsaharienne, entre autre.
Prêtres, religieux et laïcs sont appelés à manifester « le don de la Foi » en se mettant au service des diocèses des jeunes Églises pour quelques années. La priorité est accordée à l’Afrique. Le nombre de « fidei donum » atteint son apogée vers les années 1970. De même pour les Frères français. C’est dans cet esprit que l’épiscopat français fonde la Délégation catholique à la coopération (DCC) en 1967, avec laquelle le SAD, puis le SEMIL coopèrent fidèlement depuis.
Le concile Vatican II (1962-1965) contribue grandement à changer le visage de la Mission, mettant en lumière des options en maturation depuis le début du siècle. Elle est mentionnée comme une des conditions majeures du renouvellement des Instituts de vie consacrée.
Dans une même dynamique de rénovation de la Mission, le Chapitre Général de 1966-1967 créeSECOLI
➂
, puis le Chapitre national de France (1968-1969) crée le SAD.
Ces services ont des objectifs proches :
Au cours des années 1966-197, le SAD travaille en lien
* avec des commissions « Mission »,
* avec le Frère Assistant de France (F. Patrice Marey) et celui des Missions (F. Bernard Mérian).
Durant cette période, le SAD entretient des relations avec divers centres de réflexion (Bureau Pédagogique, CODIAM
➃.
), et se veut être dans une mouvance très réformatrice.
Le SEMIL poursuit l’œuvre du SAD en 1979. L’encadrement des départs de coopérants – Frères et laïcs – et de « fidei donum » prend une place importante. Parmi ses activités, on note le soutien aux « micro-projets » (années 1975), et la coordination de projets d’accueil des immigrés (années 1980). C’est à cette période également qu’on évoque l’organisation de séjours de sensibilisation pour des groupes d’enseignants ou de jeunes (séjours au Cameroun en 1988).
Après 1990, le SEMIL va se mettre progressivement et davantage au service de l’animation éducative et pastorale des établissements scolaires du réseau lasallien en France, sensibilisant les enseignants, les élèves et leurs parents à la solidarité pour le développement dans l’échange interculturel. Selon les années, entre 10 et 20 groupes de jeunes de différents établissements scolaires français s’engagent dans des projets de solidarité selon une démarche éducative qui peut s’étendre sur deux à trois ans, et vise à un développement social et personnel de chacun pour devenir acteur d’un monde plus juste et plus humain.
La démarche s’organise le plus souvent autour du soutien financier et matériel d’une action éducative conduite par un partenaire du Sud chez lequel un chantier est financé et organisé.
Le plus souvent les groupes de jeunes s’organisent en associations locales souvent parrainées par les établissements et leurs amicales
➄.
Le SÉMIL apporte un cadre pédagogique et spirituel, ainsi que son expertise en matière de logistique. Son objectif est de fédérer les expériences de chacun et d’accompagner le développement et l’engagement de ceux qui ont vécu une expérience forte de partage interculturel, et pu saisir en profondeur ce qu’est une dynamique de développement.
Bruno Mellet
Documents du mois déjà publiés