Michel Jean est né le 20 juin 1926 à Vallorbe (Suisse). Mais il est de nationalité française :
son père, originaire de la Haute-Loire, est douanier. Il perd très jeune sa mère, à l’âge de 2 ans puis son père lorsqu’il avait 10 ans.
Il est pensionnaire dans les écoles des Frères, d’abord à Saint-Joseph de Pontarlier de 1936 à 1938, puis à Morteau, en
1938-1939. De 1939 à 1941, il fréquente l’école Saint-Michel du Puy-en-Velay.
Après avoir enseigné pendant une année à Passy-Brétigny en 1945-1946, Frère André est nommé au collège Thénard en 1946 où il va œuvrer jusqu’en 1988.
L’école Saint-Étienne à Sens, ouverte par les Frères en 1837, est confisquée par l’État en 1904. Avec l’aide du clergé, le Frère Benoît-Joseph (Hippolyte Bonnet), sécularisé, ouvre l’école Thénard. Nom donné en l’honneur de Louis-Jacques Thénard, chimiste français, ancien élève du collège de Sens qui a découvert l’eau oxygénée.
Le Frère André débute ses fonctions à Sens en 1946, il enseigne en classe de CEP jusqu’en 1952 puis en classe de 4e-3e jusqu’en 1988. En 1948, pour répondre à la demande du Père Pillavoine, il constitue une chorale composée de garçons de l’école Thénard. Son but est d’aider les jeunes séminaristes qui animent les offices à la cathédrale Saint-Étienne de Sens. En 1949, la chorale s’affilie à la Fédération nationale des « Pueri Cantores » : la chorale des Petits Chanteurs de l’Étoile de Sens est née. Frère André va la diriger jusqu’en 1988.
Elle est composée uniquement de garçons jusqu’en 1969. Ses effectifs varient de 40 à 70 chanteurs entre 1948 et 1970 puis de 80 à 110 entre 1970 et 1988. Elle étend son essor au-delà de la ville de Sens : elle participe à de nombreuses manifestations locales, régionales puis nationales et internationales. Ses principales activités sont l’animation de messes dans la région, la participation aux congrès régionaux puis nationaux. Elle a chanté pour trois messes radiodiffusées et de deux messes télévisées. Sans oublier les quatre concerts avec John Littleton, et l’enregistrement de deux disques…
Diplômé comme moniteur en 1964 et comme directeur en 1967, il participe à l’animation de plus de 15 colonies et camps de vacances principalement en montagne. Montagnard chevronné, il a effectué l’ascension de plus de 45 hauts sommets alpins différents et a escaladé trois fois le Mont Blanc. Il compte aussi plus d’une centaine d’ascensions, souvent avec des groupes.
Pour son activité auprès des jeunes, il reçoit de nombreuses distinctions officielles :
Cher Frère André,
Nous avons le plaisir de vous informer que sur notre proposition, le Conseil Municipal, dans sa séance d'hier, a décidé de vous décerner le Prix Artistique de la ville de Sens, pour votre importante activité musicale.
Ce Prix vous sera remis au début de l'année prochaine à l'occasion d'une cérémonie que nous comptons organiser en votre honneur...
Le Maire de Sens, Vice-Président du Conseil Général de l'Yonne,
M. Étienne Braun
Dès 1982, des rumeurs du retrait de la communauté des Frères circulent dans Sens. De nombreuses réactions émanent des autorités religieuses et du monde musical du diocèse de Sens : Mgr Ernould, l’archevêque, Mgr Roucairol, président de la Fédération française des Petits Chanteurs, plusieurs responsables de chorales diocésaines, des parents d’élèves… Toutes demandent le maintien de la communauté. Les chrétiens de Sens qui viennent de vivre le transfert de l’archevêché vers Auxerre supportent mal ce nouveau départ.
Après quatre années de prolongation, la communauté ferme définitivement en 1986. Frère André est rattaché à la communauté d’Auxerre mais il continue ses activités sur le collège Thénard de Sens jusqu’en 1988.
Nommé au Centre d’accueil Neige et Nature de la Ruche au col de la Croix-Fry à Manigod en Haute-Savoie, il rejoint ses chères montagnes. Il participe à l’accueil des groupes de classes de neige et de classes vertes.
Après le départ de Frère André, la chorale des Petits Chanteurs de l’Étoile de Sens poursuit ses activités sous la direction de Paulette Lesage. En 1989, la chorale séjourne une semaine à la Croix-Fry, chez Frère André. En 1998, la manécanterie fête ses 50 ans.
En 2013, Frère André quitte la Croix-Fry et rejoint la communauté de la maison de retraite d’Argonay près d’Annecy, puis en juin 2016, la maison de retraite d’Athis-Mons en Région parisienne. Il y décède le 25 septembre 2016 dans sa 91e année et sa 73e année de vie religieuse.
F. Michel Chaussier et Mme Magali Devif
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