À l'origine d'ADOS, le service des jeunes défavorisés

Juin 2018

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« La joie a envahi nos vies en tous les domaines, les a unifiées. Nous nous sentons insérés dans un quartier par une œuvre vraiment lasallienne qui nous met au service des plus pauvres et nous permet d’y engager des jeunes. Nous nous sentons Frères qui tiennent les écoles gratuitement… »  ➀.

1984 : de commencements en commencements

L’Association pour le Dialogue et l’Orientation Scolaire (A.D.O.S.) est une fondation des Frères des Écoles chrétiennes au service des familles du quartier de la Guillotière à Lyon. Riche de professionnels salariés et d’un réseau de bénévoles, elle accompagne principalement des jeunes orientés par les collèges publics environnant et leurs familles, dans ce quartier populaire issu de l’immigration maghrébine.

Le quartier de La Guillotière

L’insertion des Frères dans ce quartier, la diversité de leurs engagements éducatifs en réponse aux besoins des familles, l’association – dès le début de l’aventure – avec des bénévoles étudiants et retraités… tout cela a saveur d’Évangile : un appel à entendre, une réponse à balbutier ensemble, une dynamique sociale qui se met en route…

Une décision commune

C’est lors du Chapitre du District « Centre-Est » de 1982, que la décision est prise de fonder une nouvelle communauté au service des plus pauvres et intégrant l’animation vocationnelle d’un groupe de jeunes étudiants (le Groupe Centre-Est).

Les jeunes bénévoles se retrouvent à la communauté des Frères

Quatre Frères sont volontaires  ➁ , dont les Frères René Bonnetain et Gérard Coudour. Tous les deux sont retraités ; ils ont été en responsabilité dans des écoles techniques.

Frère René Bonnetain aide une élèves à faire ses devoirs

Le choix du quartier d’implantation s’effectue en prenant contact avec divers acteurs sociaux dont le Père Henri Le Masne (1922-2009), disciple de Ch. de Foucauld et grand artisan des relations islamo-chrétiennes sur Lyon.

Dans ce quartier en pleine restructuration, les Frères emménagent en septembre 1984 dans des locaux précaires promis à la démolition. La communauté comme les locaux d’A.D.O.S. déménagent plusieurs fois  ➂.

Rue Servient : la communauté a habité au n° 69 (4ème étage) ; les locaux d'ADOS étaient au n° 69

Cette précarité, partagée avec la population, amène les Frères à s’intégrer rapidement aux réseaux associatifs du quartier et à échanger avec les familles en demande de soutien. Mais il s’agit, moins de faire « pour les personnes », que de « faire avec elles… ».

Dialogue et Orientation…

Beaucoup de jeunes issus de l’immigration, ont alors des difficultés quant au suivi de leurs études et quittent le système scolaire découragés, en cours de route. Leurs parents ne peuvent pas suivre et soutenir leurs enfants ni réfléchir avec eux à leur orientation scolaire et professionnelle.

Commencer par des actions simples

Frère Gérard Coudour se met au service du G.R.M.  ➃. présidé par Paul Bininguer, pour l’animation d’un atelier de quartier dirigé par un jeune tunisien, Youssef Cherif. Il y œuvre de 1984 à 1994. Il s’agit de redonner estime de soi et capacité de choix d’avenir à des jeunes marqués par l’échec scolaire à travers des activités de menuiserie, serrurerie, électricité dans une ambiance fraternelle.

Réussir un geste simple redonne confiance...

La multiplicité des freins qui empêchent les jeunes d’avancer demande une pastorale du milieu dans laquelle Frère Gérard s’engage. Il travaille avec des assistantes sociales, des animateurs, des collectifs de familles, tous mobilisés par la recherche de convergences pour le bien de tous  ➄.

L’accompagnement scolaire est un moyen

Dès janvier 1985, les premières demandes de soutien scolaire sont exprimées par les mamans des jeunes du quartier.

Les familles participent à l'association

C’est Frère René Bonnetain qui est à la manœuvre. « Radio trottoir » fonctionne et le nombre de jeunes en demande va croissant.

  • Le 6 juin 1985, les statuts d’A.D.O.S. sont déposés. René doit trouver des locaux, des bénévoles et des financements…
  • Les premiers salariés sont embauchés en 1986-1987.
  • Vers 1989, les premières conventions de partenariat sont signées avec le collège Chaponnay  ➅. pour l’accueil des primo-arrivants, puis des exclus temporaires.
  • En 1993, les relations avec les familles se structurent en un véritable « pôle » d’activités. Pôle informatique, pôle culturel, … se développement pour un seul cap : aider les jeunes à se construire par le dialogue, avec l’accompagnement scolaire comme moyen privilégié.

Frère René et Frère Gérard prennent leur retraite du projet en 1994. Frère André Raphoz devient directeur jusqu’en 1997, année où la communauté ferme.

L'aide au devoir est un support pour le dialogue avec les jeunes

En 1995, A.D.O.S. avait accueilli 350 jeunes durant l’année scolaire sur différents parcours éducatifs.
Entre école et famille, A.D.O.S. – membre à part entière du réseau lasallien – poursuit sa route comme ce « troisième lieu » où la confiance en soi et dans l’avenir peuvent se construire.

Bruno Mellet

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