Le Frère Télesphore-de-Jésus et les herbiers des Frères d'Avignon

Avril 2016

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Brèves indications biographiques

Frère Télesphore-de-JésusAugustin-Julien Combe est né à Villefort (Lozère) en 1840.

Il est décédé à Aubenas (Ardèche) le 22 mai 1893, alors qu’il partait prendre du repos dans les Cévennes.

Rentré au Noviciat d’Avignon le 4 octobre 1857, il reçoit le nom religieux de "Télesphore-de-Jésus". Il devient plus tard professeur puis directeur au Pensionnat de cette ville, où « ses goûts et ses aptitudes pour les sciences naturelles l’y rendirent fort habile »  ➀. Mais en fait, on sait peu de choses de sa vie.

Il est arrivé le 8 septembre 1858 au Pensionnat d’Avignon ; puis il a été directeur de ce Pensionnat du 1er juillet 1881 jusqu'à sa mort (22 mai 1893). Il a donc été enseignant plus de 20 ans après sa nomination en Avignon.

C’est lorsqu’il était enseignant en sciences naturelles mais non directeur, de 1858 à 1881, qu’il a accompli ses travaux entomologiques. À cette époque, Jean-Henri Fabre (1823-1915) était en quelque sorte son homologue laïc, enseignant les sciences naturelles au Lycée impérial d’Avignon et y effectuant des recherches sur les insectes de 1853 à 1871. En l’état actuel du dépouillement des archives, on n’a quasiment pas de renseignement sur sa période de direction de 1881 à 1893.

Le savant

Entomologiste, il collabore avec Jean-Henri Fabre (1823-1915).

Il est difficile d’évaluer aujourd’hui ce qu'ont ces relations de collaboration. Ce que l’on sait est que tous deux sont botanistes et surtout entomologistes : ils s'intéressent aux champignons et aux insectes ; ils vivent à Avignon à la même époque, ils travaillent l’un au lycée public, l’autre au Pensionnat des Frères. Les lieux où Fabre trouve ses coléoptères sont les mêmes que ceux où Frère Télesphore ramasse ses punaises : Bellevue, Les Angles, Villeneuve...

Il est à peu près impossible que les succincte, dans la notice établie à l’époque par les Frères d’Avignon : « Il fut l’ami et le collaborateur d’Henri Fabre, le célèbre entomologiste qui a illustré la petite commune de Sérignan et notre ville ». Ce texte atteste donc de relations professionnelles suivies.

La même archive poursuit :
« Entomologiste lui-même et botaniste infatigable, le Cher Frère Télesphore avait doté le Pensionnat de riches collections d’insectes et de nombreux herbiers. Membre de la Société d’Agriculture et d’Horticulture du Vaucluse, il était très écouté de cette assemblée, aux travaux de laquelle il collaborait. Il a laissé de nombreux écrits que cette société se plaisait à insérer dans le bulletin mensuel ; nous citerons entre autres : Notes sur la maladie du ver blancRapport sur le Zabre, insecte destructeur du blé, plusieurs études sur les maladies ennemies de la sériciculture, une étude sur le Latrodecte, arachnide trouvé à l’étang de Pujaut, près d’Avignon en août 1877, etc. »  ➁.

Effectivement, Frère Télesphore fut connu surtout pour ses travaux entomologiques sur les araignées et sur les punaises, et en particulier sur les insectes ou acariens nuisibles aux cultures et à l’homme.

Des reconnaissances officielles

En voici quelques-unes :
  • Dès 1875, le Journal d’Agriculture pratique signale « une médaille d’or attribuée à Frère Télesphore-de-Jésus, au Pensionnat des Frères, à Avignon, pour son herbier »  ➂.
  • Une autre médaille d’or lui a été attribuée en 1878 par l’Exposition universelle de Paris pour son herbier. Cette distinction fait l’objet d’une mention dans l’historique du Pensionnat d’Avignon  ➃.
  • En 1882, le concours régional d’Avignon décerne plusieurs prix au Frère Télesphore, dont un pour les collections d’histoire naturelle.

Les herbiers des Frères

Herbiers des FrèresComme dans de nombreux Pensionnats, il y avait au Pensionnat d’Avignon un herbier scolaire, un herbier scientifique et un herbier ethnobotanique.

Ils sont conservés et restaurés au Muséum d'histoire naturelle (MNH) d’Aix-en-Provence  ➄.

  • L'herbier scolaire, utilisé pour l'apprentissage ; il comprend 980 planches.
  • L’herbier scientifique. Effectivement Frère Télesphore était un excellent botaniste et de nombreuses identifications et descriptions de spécimens de l’herbier scientifique furent faites par ses soins. Cet herbier est considéré comme étant « en état moyen mais en cours de restauration, avec des planches originales et esthétiques. 60 classeurs sont répartis dans une trentaine de cartons ». Il contient environ 5 000 planches et aurait été constitué entre 1845 et 1881. Il atteste de nombreux échanges, notamment avec la société helvétique d’échanges.
  • L’herbier ethnobotanique, en cours de restauration, est sans doute plus original  ➅. Comme directeur du Pensionnat, de la communauté des Frères et enseignant l’histoire naturelle, on peut penser que Frère Télesphore a eu la responsabilité en dernier lieu des herbiers et des échanges de plantes. Certaines vignettes d’identification des plantes, dans les herbiers, portent son nom.

Enfin, un "herbier isolé" est constitué à partir de planches dont la présentation est particulière (environ 300 planches).

Frère Olivier Perru

Les herbiers des Frères d'Avignon, dans ce diaporama.



Toutes les images de ce document du mois sont extraites du Mémoire de Isabelle Chanaron : "Intérêts botanique et ethnobotanique d'un herbier du XIXè siècle (herbier du pensionnat des Frères d'Avignon)".
Nous la remercions pour son autorisation.


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