La crosse, ou plus significativement bâton pastoral, est l'insigne du rôle de pasteur qu'exercent les évêques et certains abbés auprès du peuple chrétien qui leur est confié. C'est le bâton de celui qui dirige, conseille et secourt, marchant à la tête du troupeau des fidèles, signe d'une autorité paternelle.
1. La solidité, pour soutenir les faibles ;
2. La forme recourbée, pour rattraper ceux qui s'égarent ;
3. L'embout pointu, pour piquer ceux qui hésitent.
La crosse avait initialement la forme d'un tau grec (un bâton en forme de « T »), mais, à partir du XIIe siècle, son extrémité supérieure a pris la forme recourbée, en volute, qui est aujourd'hui la plus répandue. Cette forme est aussi celle de la houlette du berger.
- la douille,>
- le nœud
- et le crosseron.
Elle est soutenue par une hampe. La hampe est le long manche aux bouts desquels se trouvent, pour la partie inférieure, l'embout pointu et, pour la partie supérieure, la douille.
La douille est la partie inférieure de la crosse, elle est située entre la hampe et le nœud.
Le nœud est situé entre la douille et le crosseron.
Le crosseron est la partie supérieure de la crosse, le plus souvent en forme de volute. Le centre de celui-ci est généralement occupé par un fleuron, un personnage ou une scène. Il est tourné vers l'assistance lorsque l'évêque célèbre dans son propre diocèse.
L'ensemble de la crosse et de la hampe mesure :
- longueur (hauteur) : 1950 millimètres
- et dimamètre moyen de la hampe : 25 millimètres ;
Les dimensions du crosseron seul sont de :
- longueur (hauteur) : 240 millimètres
- et diamètre : 19 millimètres (avec décorations) ou 14,5 millimètres (sans décoration).
Cette crosse est arrivée dans le service des Archives lasalliennes et proviendrait apparemment du pensionnat de Passy-Buzenval, situé à Rueil-Malmaison (92), mais cette information n'est pas confirmée.
Sa présence au sein des Archives lasalliennes ainsi que son lien avec l'Institut n'ont pas encore été élucidés. Nous supposons que l'évêque avait peut-être un lien particulier avec un Frère du pensionnat ou avec l'établissement lui-même ce qui expliquerait que nous soyons en sa possession.
La crosse est conservée dans un coffret en bois noir, mais ce n'est pas son contenant d'origine car les empreintes de la boîte ne lui correspondent pas. à l'intérieur de la boîte figure le macaron : « Bronzeur et orfèvrerie pour églises Picard, rue de Sèvres à Paris », qui n'est pas le fabricant.
En effet, sur une des ailes de saint Michel figurent deux poinçons : l'un des deux semble représenté celui de l'orfèvre Placide Pousielgue-Rusand. Lors de nos recherches, nous avons pu recenser trois autres crosses pratiquement identiques à celle que nous conservons : celles de Mgr Freppel à Angers, de Mgr Dénécheau à Tulle et de Mgr Bonnet à Viviers.
Ces œuvres ont été réalisées par l'atelier d'orfèvrerie de Placide Pousielgue-Rusand, à Paris, dans le dernier quart du XIXe siècle, à partir du modèle fourni par un dessin réalisé par Eugène Viollet-le-Duc, en 1867. Nous prêtons les mêmes origines à la crosse que nous possédons.
La crosse et sa hampe sont constituées de cinq parties démontables, vissées. La nature des matériaux est difficile à déterminer : il s'agit de bronze doré ou d'argent doré (pas de poinçon visible).
L'ensemble des éléments de la crosse est décoré en émail champlevé. Son ornementation est faite de rinceau, lierre, gland, crochet, ornements à forme géométrique et végétale.
La hampe est formée de quatre morceaux. L'alliage est doré avec des motifs floraux stylisés (feuilles, fleurs, etc.) ciselés le long. À chaque raccordement, se trouve un anneau doré, décoré de figures géométriques (points, feuillage ressemblant aux feuilles d'acanthe de l'ordre corinthien).
La douille est décoré avec des motifs à rinceaux émaillés de couleur verte, rouge et jaune, sur un fond émaillé azur.
Le nœud est en forme de cylindre horizontal (disque aplati), avec des motifs à rinceaux émaillés de couleur rouge.
Entre chaque quadrilobe se trouve une perle de couleur rose.
Elle est décoré d'un fond émaillé azur avec un décor végétal de feuilles d'acanthe, doré et émaillé de vert, de jaune, de rouge et de gris-bleu tout autour. En relief, tout autour du crosseron, est représenté un décor de feuilles avec des petits fruits en alliage doré (au nombre de 10 et espacé d'environ 6 centimètres) : il s'agit de fleurons trilobés découpés et soudés sur la partie externe de la volute.
Dans la volute, une représentation en relief, sans fond, de saint Michel terrassant le dragon. Le dragon mord la lance du saint ; une de ses ailes déborde largement sur la crosse. Saint Michel l'a transpercé : il est représenté ailé, drapé, avec un casque et les pieds nus. Toute la scène est travaillée dans un alliage doré.
Il est né le 7 octobre 1838 à Conflans-en-Jarnisy (Moselle) et il est élève de Notre-Dame des Champs puis de Saint-Sulpice.
Il fut ordonné prêtre le 6 juillet 1868. Il a été successivement agréé au diocèse de Versailles, vicaire à Saint-Symphorien puis à la cathédrale, curé de la ville d'Avray en 1875, doyen de Montfort-l'Amaury en 1878 et, enfin, archiprêtre de Corbeil en 1886.
Le Président de la République Jules Grévy le nomma à l'évêché de Laval, par décret du 16 avril 1887. Il fut institué canoniquement par une bulle accordée par le pape Léon XIII, le 26 mai de la même année. Monseigneur Victor Maréchal fut sacré dans la cathédrale de Versailles par Monseigneur Pierre-Antoine-Paul Goux, évêque de Versailles, le 25 juillet 1887. Intronisé le 7 août, l'évêque fit son entrée solennelle à Laval le 20 août 1887. La maladie l'emporta le 21 septembre 1887, à l'âge de 48 ans. Il fut inhumé le 28 septembre dans sa cathédrale.
Armoiries : D'azur à la Vierge d'argent, tenant en sa dextre un lys, couronné, nimbée d'or, ainsi que l'Enfant-Jésus, dans une grande auréole elliptique.
Devise : « Vita et Spes » (vie et espoir).
Fanny Millet
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