Quel chef d'établissement n'a pas envoyé au Rectorat les statistiques de rentrée ?
De même, depuis sa reconnaissance en France (1808), l'Institut devait fournir chaque année un tableau statistique sur les écoles, par département et aussi par pays, dès qu'il s'est développé à l'étranger. Pour cela, à chaque rentrée scolaire, le Frère Directeur doit transmettre, au Centre de l'Institut, l'état de sa « maison » (communauté et école).
En 1865, le Frère Philippe, Supérieur général, envoie pour cela deux exemplaires sur papier jaune pour cet « état administratif et statistique ».
Et depuis 1873, cet « état jaune » porte la date du 31 décembre.
Un exemplaire de chaque maison est expédié à la Maison Mère et vérifié par le Secrétaire général : le tout est conservé et relié en gros volumes ; de 1 à 3 volumes par année, selon les époques.
Ces précieux volumes ont échappé à la destruction lorsque la Maison Mère a dû quitter Paris pour Lembecq-lez-Hal, en Belgique, en 1905. Et ils sont arrivés "Via Aurelia" quand elle s'est installée à Rome en 1936.
Il arrive aussi que des « états jaunes » aient été conservés dans les maisons (c'est pour cela qu'il y avait 2 exemplaires), d'où ils sont parfois venus grossir les archives des Districts : ceux qui sont disponibles aux archives lasalliennes de Lyon en sont le résultat.
Au début, les indications sont nombreuses.
Les formulaires évolueront rapidement avec la laïcisation des écoles communales par les lois Ferry-Goblet (1881-1886) : on demande alors si l'école fait suite à une école laïcisée et si elle est gratuite.
À partir de 1921, on demande, en plus des Frères, le « nombre de professeurs civils chargés d'une classe dans l'établissement », et les ressources de la maison n'y figurent plus. Avec l'informatisation de ces renseignements, le nombre d'élèves par classe disparaît.
L'épaisseur des registres conservés à Rome fait percevoir le développement des œuvres mais aussi les crises rencontrées :
- suppression de l'Institut en France en 1904,
- guerres de 1914-1918 et de 1939-1935 qui empêchent l'acheminement de beaucoup d'états jaunes et obligent à remplir de pleines pages de Frères soldats.
Fournis chaque année, les renseignements des états jaunes ne sont certes pas à l'abri de quelques erreurs de graphie ; mais, dans les années qui suivent, l'orthographe d'un nom propre est corrigée.
Avec un peu d'attention, nous avons, grâce aux états jaunes, une source documentaire de première valeur.
Frère Alain Houry
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