En 1904, l'Institut des Frères des Écoles chrétiennes a été supprimé en France, ses écoles fermées, ses biens confisqués et vendus. La loi de 1901 interdit aux religieux de former, en France, des associations.
Certains établissements ont pu être repris par les familles donatrices ou les sociétés civiles qui en étaient les propriétaires légaux ; d'autres sont rachetés en sous-main par des anciens élèves. Jusqu'aux années 1960, quelques maisons, relevant des « Domaines », abritent des Frères retraités ou des établissements scolaires.
Rien de tout cela n'offre une garantie d'avenir.
Sans reconnaissance légale, quelle sorte de propriété collective pour l'Institut ?
Comme successeurs de "la Congrégation dissoute des Écoles chrétiennes", les Frères jouissaient d'une reconnaissance de fait, à travers le Frère Économe général, puis national, parce qu'il avait une obédience du Frère Supérieur général résidant à Rome où la Congrégation était reconnue.
Ainsi, le
Les Frères Visiteurs de France acceptent cette perspective mais on commence petitement pour voir si cela répond aux attentes : quand la Fondation de La Salle est créée par le Décret du 18/06/1973, il n'y a que trois apports (venant des Districts de Besançon, Lille et Lyon).
"On a commencé avec 3 wagons, on arrive à 150 immeubles et maisons de retraite".
ce sont 178 immeubles, dont 118 à usage d'établissements scolaires ou œuvres éducatives.
« La Fondation de La Salle a été créée à l'instigation des Frères des Écoles chrétiennes, pour le service :
En 1987, l'objet de la Fondation s'est élargi en incluant des œuvres sociales, éducatives et culturelles, comme ADOS (Lyon), Avenir-Jeunes-Reims et l'Alphabétisation des Gens du Voyage.
D'où un tiret supplémentaire :
Il fallait éviter de parler d'œuvres proprement scolaires, pour rester sous le contrôle du Ministère de l'Intérieur. Parmi les œuvres qui s'ajouteront, citons quand même les Archives lasalliennes.
Ce sont les revenus de propriétés (notamment le loyer payé par les écoles et les immeubles de rapport), les legs (pratiquement sans frais), les dons déductibles des impôts des personnes physiques. Ces ressources sont affectées par la Fondation selon ses statuts, la volonté des donateurs et en accord avec les Supérieurs des Frères : subventions aux maisons de retraite, cotisations de retraite pour les Frères missionnaires, bourses d'études, aide au fonctionnement d'œuvres. On mesure ce qui incomberait au District des Frères si tout cela relevait de son budget : que resterait-il pour l'animation du réseau lasallien ?
C'est d'abord un personnel compétent. Nommons seulement les deux Secrétaires généraux qui, à eux deux, ont couvert ces 40 ans : Messieurs Paul Cordelier et Jean-Yves Ricouard.
Les revenus des placements financiers permettent de payer les salariés de la Fondation.
C'est ensuite un relais dans les divers secteurs du District de France pour connaître les situations locales et les possibilités de la Fondation : cela permet de faire jouer une certaine solidarité, sans déresponsabiliser les intéressés.
C'est enfin une autorité morale qui sert de référence et d'appui dans les difficultés rencontrées par les établissements, soit dans leur gestion ou leurs rapports avec l'administration : que peut un Directeur qui négligerait ses recommandations ?
Le Frère Davoine a fait la preuve du mouvement en marchant.
Deux petites Congrégations, qui se reconnaissent dans l'esprit lasallien, ont fait l'apport de la propriété de leurs maisons : elles ne sont plus à chercher en vain des administrateurs bénévoles et des services compétents. Bien des administrateurs de sociétés immobilières ou d'associations propriétaires rencontrent la même difficulté.
Comme le dit Monsieur Bastide :
« Si la Fondation n'existait pas, il faudrait l'inventer ».
Frère Alain Houry
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